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Affichage des articles du 2012

Joyeux Noël !

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Pour célébrer cette journée de fête familiale, je vous propose un conte de Noël intitulé " L'eau de la terre ", e xtrait du livre Contes d’Océanie . "Une grenouille vivait au bord d’un trou rempli d’eau, près d’un ruisseau. C’était une petite grenouille verte, discrète, ordinaire. Elle avait envie de devenir extraordinaire et réfléchissait au moyen de se faire remarquer. À force d’y penser, elle eut une idée. Elle se mit à boire l’eau de son trou, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte ! Et elle commença à grossir. Ensuite elle se mit à boire l’eau du ruisseau, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte ! Et elle grossissait de plus en plus. En suivant le lit du ruisseau, elle arriva à la rivière, et elle se mit à boire l’eau de la rivière, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte ! Et comme la rivière se jetait dans le fleuve, elle alla près du fleuve, et elle se mit à boire l’eau du fleuve, à boire,

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Après cette trop rapide découverte de la Floride où il nous a été donné de fricoter avec des alligators, il me vient l'envie de partager cette image du National Geographic qui hélas ne trouvera pas d'équivalent parmi les clichés ramenés des Etats-Unis. Malgré les très nombreux bijoux, gadgets et autres jouets à l'effigie de mes chers anoures, nous n'avons malheureusement pas eu l'occasion d'en croiser un seul en chair et en os. Pour cela, il aurait sans doute fallu s'aventurer de nuit dans la nature floridienne, ce qui ne nous a pas été possible.  Face à cette frustration intense, et en l'honneur des crocodiliens croisés en Floride, voici donc un crocodile du Nil d'environ 1 an, tâchant d'attraper une grenouille dans l'estuaire de Ste Lucie, en Afrique du Sud : Photo :  Jonathan Blair , National Geographic Les alligators de Floride ont quant à eux une tête bien plus large que celle du crocodile ci-dessus, et un air débonnaire qu'

Retour vers les Amériques... (3)

Après ce court aperçu des anoures de Floride, ainsi que de la faune et de la flore associées, faisons à présent un détour vers d'autres acteurs essentiels de cette histoire grenouillesque : les Amérindiens. L'actuelle Floride fut peuplée par plusieurs tribus : Apalachee, Calusa, Choctaw, Creek, Tequesta, Timucua et Miccosukee. Les diverses tribus Seminole ont fait alliance, rejointes par d'autres tribus, au début du 18ème s. pour faire face aux invasions européennes. Les tribus du sud de la Floride ayant été massivement déportées vers Cuba, la nation Seminole s'est retranchée sur ces terres méridionales. Aujourd'hui, la Floride compte plusieurs communautés indiennes, et seulement deux tribus reconnues fédéralement : les Seminole et les Miccosukee.   La conteuse et auteur Betty Mae Jumper, membre influent de la tribu Seminole, rapporte dans son livre  Legends of the Seminoles  une histoire de son enfance. Cette légende lui a été contée par sa grand-mère lors

Retour vers les Amériques... (2)

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Comme promis, aujourd'hui je vais aborder le cas de Hyla andersonii , petite grenouille occupant plusieurs zones de l'est américain, en particulier le Florida Panhandle , c'est-à-dire la bande la plus occidentale de la Floride.  Hyla andersonii Distribution connue de Hyla andersonii aux Etats-Unis Ces grenouilles choisissent des lieux de ponte à faible pH (< 4.5) : étangs peu profonds, bassins acides, marais entourés de végétaux (arbustes, algues, sphaigne Sphagnum sp ., etc). Elle occupe ainsi les écosystèmes aquatiques les plus pauvres en nutriments d'Amérique du Nord grâce à une adaptation physiologique spécifique. Environnement propice à la prolifération de la mousse  Sphagnum sp ., Pays Bas. © Andrews Pink. Si le lieu d'habitat de Hyla andersonii est mal connu, il semble toutefois qu'elle préfère les marais contenant des plantes forestières à feuilles persistantes. En Floride, Cliftonia monophylla et Cyrilla racemiflora  ont sa p

Retour vers les Amériques...

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La fine équipe prépare son grand retour vers le continent américain après 1 an de désertion. Let me tell you, it really feels good :)  Cette fois, pas d'impératif universitaire, juste le plaisir de découvrir la Floride, ses autochtones, sa flore et bien sûr sa faune. A ce sujet, le site AmphibiaWeb ( Information on amphibian biology and conservation. Berkeley, California)  recense la présence de 58 espèces d'amphibiens dans l'Etat de Floride .  Les espèces jugées les plus vulnérables ou en danger sont majoritairement les salamandres. Deux espèces d'anoures rentrent cependant dans cette catégorie. Permettez-moi de vous les présenter en guise de préambule à ce voyage. Commençons aujourd'hui par Rana capito . Rana capito . © U.S. Geological Survey. Cette grenouille occupe un territoire compris entre la Caroline du Nord et la Floride, mais sa présence est signalée également en dehors de cette aire. Aire de distribution de Rana capito . © www.discoverl

Petites pensées vers la côte nord du Pérou...

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Au cours de mes recherches concernant les représentations d'anoures dans l'art mochica, il est apparu une intéressante interaction entre les différentes espèces. Dans le désert côtier, l'anoure a à craindre notamment des serpents, et il s'avère que les deux espèces apparaissent fréquemment côte-à-côte sur les créations matérielles. Une photo m'a ainsi rappelé un autre danger menaçant les anoures : les arachnides. Je laisse à votre bon soin d’agrandir ou non cette illustration issue du site de Rick West , expert en tarentules du monde entier. Lasiodorides striatus (Schmidt & Antonelli 1996), femelle, mangeant une grenouille. Pérou.  Parfois il ne fait pas bon d'être un batracien...  Pour continuer sur une note moins tragique, voici une charmante grenouille en céramique (L. 5 cm) vendue sur un site marchand anglais et fabriquée au Pérou. Grenouille en céramique. Fabrication péruvienne. Loin de moi l'idée de vous inciter à l'acha

La "médecine du crapaud" en Amazonie

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Pour faire écho à un précédent post relatif à l'emploi des amphibiens anoures dans les rites sociaux amazoniens, je tiens à vous faire partager la chronique relatée dans le blog Amazon Explorer  (en date du 7 juillet 2012) concernant les traditions des indiens Matsés. Je vous en livre ici la traduction.    "Appelé en espagnol medicina del sapo ("médecine du crapaud"), ou encore kambô et vacina do sapo  (en brésilien), cet ancien rite est pratiqué par les membres les plus expérimentés de la tribu Mayoruna (peuple Matsés) ainsi que par d'autres populations natives d'Amazonie.  Chez les Matsés, la cérémonie débute par la capture d'une grande grenouille arboricole ( Phyllomedusa bicolor) , également appelée giant monkey frog  car elle circule dans la canopée de la forêt humide. L'indien Mayoruna en charge du rite immobilise l'animal en l'attachant à ses quatre extrémités, prélève le poison de son dos à l'aide d'un bâtonnet en bo

7000 kinds of amphibians

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Je connaissais déjà cette chanson (par Conor Loughridge et The Wiggly Tendrils)   à la gloire des amphibiens (qu'ils soient anoures, urodèles ou gynmophiones), mais avec la vidéo c'est encore mieux ! You've got to love amphibians !:) Réalisé par la California Academy of Sciences Viz Studio Team. Allez t ous ensemble, on reprend en choeur : "am-phi-bians, am-phi-bians..." ! Grenouillement vôtre,  Sandra

Quand l'anoure se rappelle à Michel-Ange...

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C'est avec un plaisir empreint d'humour que je vous fais partager cette création de Margaret Ingles, présentée lors du concours d'art 2011 du site Save the frogs ! Vous reconnaissez sans doute un des célèbres panneaux qui ornent la voûte de la chapelle Sixtine, à Rome, sur lequel Dieu s'apprête à insuffler la vie au premier homme. Et voilà qu'un anoure vient se glisser entre le doigt de Dieu et celui d'Adam au moment où celui-ci reçoit la vie !  Quelques cinq siècles après l'achèvement des fresques illustrant la Genèse (peinte par Michelangelo Buonarotti à partir de 1504 à la demande du pape Jules II), la Création d'Adam prend une toute autre dimension avec l'intervention colorée d'une charmante et bien habile grenouille. Un joli hommage à l'omniprésence de la nature, et un message drôle et gentiment irrévérencieux pour sensibiliser à la protection des amphibiens.  © Margaret Ingles Grenouillement vôtre, Sandra

De la difficulté de l'identification

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Retour au Pérou ce soir pour évoquer deux pièces précolombiennes présentant l'apparence des anoures.  La première est un ornement métallique attribué par le National Museum of the American Indian à la culture Chimú (1200/1470 apr. J.-C.) du nord péruvien. Il a semble-t-il été découvert entre 1922 et 1927 par le Major Otto Holstein, employé de l'U.S. Army, et acheté par le Museum of American Indian en 1927. Fait d'or martelé et travaillé au repoussé, cet anoure est de très petite dimension : L. 2.5 x l. 2 x h. 0.5 cm.  Il a la disposition caractéristique de l'animal au repos : positionné sur le ventre, ses membres sont recroquevillés de part et d'autre du corps, sa tête venant dans le prolongement horizontal. Yeux, narines et crêtes nasales sont matérialisés; le batracien est bien dépourvu de queue et aucun autre décor n'est apparemment visible. Cet objet possède une physionomie plus couramment constatée sur les représentations céramiques, et s'éloi

Trois petits anoures du Bristish Museum

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Je vais faire aujourd'hui ce que tout bon historien d'art se devrait d'éviter : émettre un jugement esthétique. Et pourtant, c'est bien subjectivement que j'ai choisi ces trois objets issus des collections du Bristish Museum de Londres. Visuellement leur aspect m'a attiré l'oeil, et ma sélection s'est ensuite effectuée selon le lieu de provenance. Autant fournir un peu de diversité pour nous faire voyager dans le temps et l'espace. Le premier objet nous fait remonter quelques 5000 ans auparavant, sur le territoire de la culture de Naqada, en Egypte prédynastique. Réalisé à partir de pierre à multiples inclusions, ce récipient représente un anoure au repos dont les yeux percés contenaient certainement des ornements circulaires. Ses petites dimensions (L. 5.9 cm x l. 4.9 cm x h. 3.6 cm), ses anses latérales et son col court aux lèvres plates lui donnent un air intimiste, comme une fiole contenant quelque élixir à conserver précieusement par son

Pensées toponymiques...

En ce jour pluvieux, propice aux questions existentielles, me vient l'idée de jeter un oeil dans les noms de lieux pouvant faire référence aux grenouilles. Je vous rapporte ici deux exemples glanés au hasard du net. Le premier document (a) est certes un peu daté (1951) mais nous plonge dans la langue bretonne en compagnie du chanoine F. Falc'hun. C'est en reprenant sa thèse que Guy Souillet écrit que "pour "grenouille", le breton du nord disait gwesklev et celui du sud ran ou ranik , du latin rana ". Deux orientations distinctes en somme.  Et de poursuivre : "Une variante de ran , réan , a eu cours jadis de Vannes au sud de Rennes : elle a donné Pont-Réan , "pont de la grenouille", sur la Vilaine, à 15 km de la capitale bretonne [...]. A la même famille appartiennent Poulran , "la mare à la grenouille" (déformé en Pourran [...]), Poulranette et Poulrane t [...]".   Les toponymes dérivés ne s'arrêtent pas

Les indiens Matis et les grenouilles

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Dans un documentaire intitulé "Au coeur des tribus - les Matis d'Amazonie"  (2007), deux occurrences grenouillesques ont retenu notre attention concernant l'usage social de ces animaux au sein des rites et pratiques de cette tribu du nord-ouest brésilien. Les toxines de grenouilles prélevées sur la bête entrent ainsi dans un rituel de chasse. Deux incisions sont effectuées sur la peau du chasseur (bras, flanc...), dans lesquelles on place les toxines à l'aide d'un bâtonnet. L'effet ne tarde pas à se faire sentir : étourdissements, vertiges, maux de tête, vomissements et enfin diarrhée. Au bout d'une heure (dans le cas présenté) le poison est ôté des plaies, entraînant la disparition des symptômes. L'homme constate rapidement un  retour à la normale, voire un mieux-être suite à un sentiment de nettoyage. Illustration en images : Une autre pratique amazonienne consiste en la peinture corporelle à base de genipa. Dans le documentaire le b

Point d'anoures en Polynésie

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Très peu de régions de la planète sont dépourvues de populations de batraciens. La Polynésie fait partie de ces quelques zones terrestres, en raison notamment de son isolement géographique. Pourtant la grenouille n'est jamais très loin de l'imaginaire occidentale, comme le montre cette affiche de la boutique de l'hôtel Sofitel de Moorea : "Maïmiti" signifiant en tahitien "vague déferlante", vous trouverez une association logique -ou pas- entre le nom et l'image... La fleur de lotus est présente dans les bassins des îles, mais sans nos chers anoures. Cela n'empêche pas d'apprécier leur beauté paisible, dépourvue cette fois de coassements nocturnes. Grottes de Maata - Tahiti Heureusement les lézards veillent et déploient leurs couleurs électriques sous les frondaisons. Merci à eux pour leur aide précieuse dans la lutte contre les moustiques ! Nana à tous !

Un petit anoure en passant...

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Nos voiles ne s'étant pas hissées ces derniers mois en raison d'une activité rédactionnelle trépidante et pour le moins contraignante, rien de bien croustillant n'a pu être rapporté ici. Pour autant, les grenouilles et autres crapauds ne sont jamais loin de l'actualité, et au besoin ce sont les souvenirs qui prennent le devant de la scène.  Aujourd'hui, j'ai envie de vous faire partager deux photos prises en Guyane lors d'une escapade en novembre 2010.  La première montre un petit anoure que j'ai failli écrabouiller sous mon 41 bien senti, à la nuit tombée à proximité de la rivière Oyak. Quelle idée aussi de se dissimuler au milieu des graviers alors que tous les potes sont éparpillés dans l'herbe ! La seconde photo présente un spécimen cette fois-ci bel et bien écrabouillé (mais je crie mon innocence, les traces de pneus se lisent encore dans le sable !) et séché, étalé à l'entrée du bagne de St Laurent du Maroni. J'ai bien ten