Cette première journée à Rio ne nous a finalement pas montré beaucoup de Rio, programme muséal oblige... En revanche nous aurons largement expérimenté le métro!

Ayant appris hier soir pendant l’apéro que le réseau était en grande partie équipé de facilités pour fauteuils roulants, nous avons décidé de le prendre pour nous rendre dans les deux musées qui nous intéressaient. Sauf que notre matinée s'est d'un coup largement transformée en une tentative de démêlage du schmilblick créé par le fait que nous étions un w-e. Visiblement les rues et commerces du centre se dépleuplent, mais encore fallait-il savoir qu’en fin de semaine le plan du réseau se modifiait aussi et que le point de correspondance entre la ligne 1 et la ligne 2 (jusque là, deux lignes ça ne semblait pas bien sorcier) n’était pas là où il devait être… La route a été semée d'embûches, notamment à cause de deux arrêts inutiles et leurs lots d'escaliers, escalator et interphones... sans parler d'une arrivée éblouissante sur l'un des quais après une descente empreinte d'une lenteur gracieuse (digne d'Aladdin sur son tapis volant, mais version Jasmine sur son monte-charge) et tout ça sous les paires d'yeux de dizaines de cariocas dont les têtes tournées m'ont étrangement rappelé la scène finale de Crocodile Dundee dans le métro new-yorkais. Encore un de ces moments de solitude qui confirme, une fois de plus que le ridicule ne tue pas... Finalement, après plusieurs tentatives de communication et les aimables explications (hélas incompréhensibles) des agents de sécurité, nous avons fini au bout de presque 1h30 par rejoindre le parc Quinta da Boa Vista où se trouve le musée d’histoire naturelle. 

Jardin du museo nacional, palais du 19ème s.

Le parc était rempli de familles et de badauds venus profiter du beau temps, des vélos, des pédalos et des pique-niques au grand air. Mathilde s'est découvert une passion pour les shorts locaux (courts vers le bas, montants vers le haut, ou comment renverser un concept...) et leurs déclinaisons salopette/bustier. Notre Lara Croft landaise s'est ensuite entaillée la cuisse en manipulant Gilbert, provoquant une effusion de sang qui a du être maitrisée à grands coups de kleenex et de scotch récupéré sur les chromes dudit Gilbert. Allier les premiers secours à un style baroudeur chic s'est révélé du plus bel effet. 

 Mathilde, grand prix de la fashion week

Mais parlons un peu de ce museo nacional. On y trouve la plus grosse météorite récupérée en Amérique du Sud (un bloc de fer aussi compact qu’émouvant -désolée, à chacun ses moments d'émotion-), des expositions de fouilles archéologiques, des collections paléontologiques ainsi qu'une partie historique présentant des cultures du monde entier. Un joyeux mélange plutôt intéressant et ludique qui nous a retenu un bon moment. La section ethnologique nous a fait écarquiller les yeux et sourire bêtement (heureusement que les cariocas ont le sourire facile et compatissant). 

Couronne de plumes d'Amazonie

Un peu plus tard j'ai crié victoire en voyant un fourre-tout sud-américain (et des genoooouilles!) qui m'a occupé un sacré moment, avant de passer bien plus vite sur les cultures égyptiennes et méditerranéennes. 

 


A la sortie, rapide pause déjeuner après un nouveau trajet en métro cette fois-ci effectué avec une dextérité remarquable (le fruit de l’expérience durement acquise). Pour éviter de perdre du temps nous prenons un sandwich dans un simili fast-food (shame on us!) où j'ai cédé à l'appel d'une version locale composée de deux tranches de pain de mie chauffé avec du beurre, de la banane, de la cannelle et du fromage. Mélange étrange mais qui convient bien à mes papilles sucrées. 

Puis recherche du museo do indio, que nous trouvons après un détour inutile causé par un panneau mal placé. Le musée, placé sous l’égide de la FUNAI (fondation de l’indien), comporte une exposition principale à l’étage présentant certaines coutumes amazoniennes de la région de l'Oyapock (dont le Tulé ou lakuh). 


Au rez-de-chaussée une petite exposition temporaire traite des indiens karaja, et nous avons eu la chance d’assister à une séance de contes en musique mis en scène par une artiste péruvienne et un musicien brésilien. 


Même si nous n’avons pas saisi la totalité des mythes exprimés en brésilien, le sens général, la gestuelle et l’utilisation judicieuse d’une multitude d’instruments de musique nous ont transporté dans l'univers végétal et symbolique des peuples de la forêt. Nous avons été ravies de pouvoir discuter en espagnol avec Rosanna (qui rentrait juste du Pérou, le monde est petit) et en français avec son ami (à l’origine un musicien classique qui s'est inspiré de traditions musicales d'Afrique, d'Asie et d'Amérique pour créer les musiques et bruitages de ce spectacle interactif). Une franche réussite de notre point de vue !
 
La conteuse et le musicien

 


Rapide passage par la feira hippy près d’Ipanema qui s’avère n’être qu’un marché pour touristes sans grand intérêt où nous n'avons pas traîné longtemps, appâtées que nous étions par l’appel de la caipirinha chez Michel. Sur place sa fille nous propose un bon plan pour demain qui va nous permettre, à peu de frais, de visiter plusieurs endroits emblématiques de Rio. 

Bref une journée riche qui se clôture sur un dîner où le repas se paye au poids. De quoi tester les différentes petites choses qui composent le buffet et se remplir l'estomac pour un prix raisonnable. A demain pour de nouvelles aventures. Boa noite !



Compteur grenouilles : 15

Commentaires

  1. Mum et (accessoirement) Dad29 août 2011 à 15:32

    Bonjour à vous deux.
    Contente que vous soyez bien arrivées. Ceci dit, vas-y mollo, Mathilde, sur les balafres.Les cicatrices peuvent être sexy sur un homme, mais point trop n'en faut sur une peau féminine!
    Que signifie le nombre en face de "compteur de grenouilles"?
    En voyant la dernière photo , j'ai cru voir Rascar Capac. A l'attention de Sandra: moment d'émotion pour moi...
    Ici, tous les misérables sédentaires vont bien, y compris les chiens.
    A demain pour des nouvelles sans sang qui coule.
    Bisous à toutes les deux.

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  2. Pour le compteur il s'agit du nombre de grenouilles rencontrées au fur et à mesure du voyage. Et mine de rien on en a trouvé quelques unes !
    Je vous laisse lire les prochains commentaires pour les détails du jour.
    Au fait pas besoin de préciser par mail que le blog a un commentaire sauf si ça t'amuse ou pour t'entrainer.
    En tout cas j'ai bien pensé à vous sur la plage de Copacabana et Ipanema : trop bonne l'eau !

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