Migration vers l'ouest

 Blog du jeudi 08 septembre

Cette nuit la pluie est tombée sans discontinuer. Un vrai déluge. Et ça dure depuis lundi, sans arrêt. Apparemment ça fait longtemps que les gens d'ici n'ont pas vu ça. D'ailleurs on entend un peu partout les gens tousser. Hier soir pour contrecarrer l'effet du vent et de l'humidité dans la chambre de l'AJ nous avons employé les grands moyens en nous emmitouflant. Je suis même restée habillée... Autant dire qu'on s'est passé de douche du soir!

Parade contre l'air froid
On a petit-déjeuné rapidement en compagnie de Sarah, la thésarde allemande que nous avons rencontré hier. Elle assiste elle aussi au colloque et nous a fait part la veille de ses mauvaises impressions. Mathilde discute avec elle, et quand je veux poser une question ou faire un commentaire, Mathilde essaye de lire sur mes lèvres (en anglais elle maîtrise déjà nettement moins bien, je comprends pas pourquoi!) pour faire écho. 
Nous quittons ensuite l'auberge à travers les petits sentiers bétonnés en pente, en essayant de ne pas glisser dans les rigoles d'eau qui dévalent de tous côtés. A l'arrêt de bus je finis par imiter Sarah : une poche plastique à chaque pied pour éviter qu'ils soient déjà trempés. Sarah a déjà un peu d'expérience avec les bus de l'île et nous la suivons avec peine avec Gilbert et les bagages. Surtout quand il faut passer un tourniquet au milieu du bus (pour payer le ticket auprès d'un employé assis là) et qu'il nous faut ensuite laisser de la place pour les nombreux usagers qui montent au fur et à mesure. A côté de moi Sarah nous lit la présentation en anglais qu'elle doit faire ce matin au colloque et qu'elle a préparé la veille (en raison du grand nombre de désistements on lui a demandé de faire une intervention), c'est un peu surréaliste d'écouter une allemande réciter sa conférence anglaise dans un bus brésilien bondé et embué... 

Mais elle finit dans les temps avant que nous descendions à Lagoa da Concepçao, premier terminal où on doit prendre un second bus vers Trinidade. Et de là un autre pour on ne sait pas trop où... Sauf que nous ne monterons pas dans ce second bus faute d'accès adapté pour Gilbert et à cause du grand nombre de personnes qui remplissent le bus. Nous restons en plan sur le quai, sans même avoir dit au revoir à Sarah... On cherche un taxi qu'on ne trouve pas et je demande de l'aide à un notre petit monsieur qui vendait les billets dans le bus. Il m'indique un numéro de téléphone, je lui explique que nous n'avons rien pour appeler, et finalement un autre monsieur nous aide en téléphonant de son portable. Le taxi arrive rapidement et nous amène jusqu'à l'hôtel que j'avais réservé par internet hier soir. Ils nous font le check-in alors qu'il n'est que 9h30 et oh joie nous rentrons dans nos nouveaux quartiers où enfin nous attendent de l'espace et de la chaleur. 

Espace bureau de la chambre

Salon et cuisine
Nous allons ensuite en taxi à l'UFSC (Université Fédérale Santa Catarina) où nous trouvons sans mal un des centres principaux des conférences. Nous écoutons deux interventions sur l'archéologie brésilienne, après quoi nous retrouvons dans la salle notre ancienne professeur de Bordeaux 3 Christelle Lahaye avec qui nous avions rendez-vous. On a discuté un long moment dans la salle désertée avant d'aller à la cantine de la fac où une nouvelle fois le tarif est au kilo (et pas donné pour une université publique). Elle nous quitte ensuite pour retrouver ses collègues et nous partons pour un autre site de la fac où nous voulons assister à des interventions différentes. Hélas j'apprends par une charmante dame indienne que celles qui m'intéressaient sont déjà finies; en effet certains intervenants du matin s'étant désisté, ceux de l'après-midi ont pris le relai et tout a été bouclé avant le déjeuner. J'ai manqué quelque chose de formidable me dit-elle. Evidemment je suis furax! Le bordel n'était pas un mythe, ce colloque est du n'importe quoi. Je reste donc avec Mathilde dans un amphithéâtre où les intervenants traitent du même thème (la culture des Sambaquis*) en langue portugaise évidemment... J'en suis à me demander ce que je fais là. Franchement on a fait le déplacement exprès, on espérait des conférences de haut niveau, et on a droit à un maelström anarchique où la chance l'emporte sur le bon sens. Une déception pour nous comme pour les intervenants visiblement.
* Un sambaqui (du tupi tamba'kï; littéralement « tas de coquillages ») est un dépôt humain de matériaux organiques et calcaires, accumulés au cours du temps. Sous l'effet des intempéries, les sambaquis subissent une fossilisation chimique: la pluie dissout les coquilles des mollusques et les os enterrés, le calcium se diffuse dans toute la structure et pétrifie l'ensemble des éléments du monticule.
Les sambaquis sont communs sur les côtes atlantiques mais plus rares dans le Pacifique. On en trouve de l'Amérique du Sud jusqu'en Europe du Nord. Leur forme varie de conique à hémisphérique. Ils sont nommés shell-mountains en anglais ou køkkenmødding en danois. (source Wikipédia)
Reconstitution d'une sépulture sambaqui (musée d'archéologie et d'ethnologie, Paranagua)

Nous revenons tôt à l'hôtel où nous demandons de l'aide à la réception pour localiser deux musées qui nous semblent intéressants. Le museu do Indio, indiqué sur le plan touristique officiel de Florianopolis, et le museu del homem do Sambaquis. Finalement après enquête du personnel de l'hôtel le premier est inconnu de tous, et pour le second la prise de rendez-vous (obligatoire) est ok pour demain. On verra bien ce que ça donne...

On va faire quelques courses pour préparer les repas des prochains jours. Le supermarché le plus proche est hors de prix mais nous n'avons pas le choix. Ce voyage revient décidément bien cher, pour de nombreuses déconvenues... 
Nous regagnons l'hôtel une nouvelle fois trempées, je vous laisse admirer cette mauvaise photo de pied, poncho et chaussette dans leur mode normal depuis plusieurs jours :


Après un souper fait de soupe et de potiron/patate douce/carotte, nous allons faire un tour au sauna pour nous délasser. Y'en a besoin, les journées sont longues.


Autre mise au point géographique du voyage

Pour vous donner une idée de la physionomie de l'île de Santa Catarina sur laquelle se trouve (en fait chevauche) la ville de Florianopolis :

Nous étions hébergées à l'est (Barra da Logoa) mais nous avons finalement préféré revenir vers le centre vu l'emplacement de la cité universitaire
 Retour sur le trajet de Sao Paulo à Florianopolis :

Route de Sao Paulo à Curitiba

Train de Curitiba à Morretes, logement à Antonina, bus de Morretes à Paranagua, bus de Paranagua à Curitiba

Route vers Florianopolis et l'île de Santa Catarina
C'est à la fois beaucoup en sauts de puce et pourtant bien peu au regard de l'étendue du pays. Mais ce sera déjà bien pour notre baptême brésilien.


Commentaires

  1. Je viens de réaliser que vous voyez, contrairement à nous -misérables vers de terre sédentaires- le soleil se lever sur l'océan et se coucher sur la terre.
    Il va falloir mettre un peu d'ordre et de discipline chez vos collègues archéologues Brésiliens!C'est pas sérieux tout ça!
    J'espère que les japonnais sont plus rigoureux( et ne pas confondre avec psychorigide!)
    Bisous.

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