Vous avez dit pluie??

Hier soir le vent s'est levé sur Paranagua. Dès la fin d'après-midi des bourrasques de sable ont annoncé le changement de temps qui a plongé la ville dans la grisaille, la pluie et les rafales de vent à nous décrocher les rideaux des fenêtres.
La nuit a été courte et peu agréable. L'auberge de jeunesse est relativement vétuste et l'humidité s'infiltre sans merci. Les couvertures et le linge de lit ont une odeur de moisi rebutante, à tel point que Mathilde se recouvre la figure de son chèche et que dès 6h je m'habille et rejoins la salle commune pour attendre l'heure du petit-déjeuner loin des relents de le literie et de la chambre. 

Chambre qui finalement a tout eu du sketch. Mathilde fera un post plus complet concernant son appréciation des hôtels, mais en vrac disons que rien n'était en bon état : lavabo qui se décroche du mur, porte-manteau à moitié tombé etc. Bah ça fera bien l'affaire pour un soir, d'autant que l'emplacement de l'auberge était vraiment optimal.

Après le petit-déjeuner nous sommes allées visiter le musée d'archéologie et d'ethnographie que nous tenions absolument à voir (nous avons fait bien peu d'archéologie jusqu'à présent). On nous avait prévenu que l'édifice était vaste mais que peu de pièces étaient exposées. Dommage car les réserves abritent semble-t-il près de 70 000 pièces. Voulant en avoir le coeur net, nous entrons dans un musée refait à neuf, avec effectivement peu d'objets présentés mais suffisamment pour donner un aperçu correct de la diversité culturelle des populations amérindiennes de la région du Parana et des environs. C'est visiblement le lieu de ralliement des classes d'écoliers qui viennent prendre leur cours directement au contact des objets. 

Le cloître du musée, ancien collège jésuite construit en 1755
Masques et costumes de cérémonie Nukutapitsumhumhum Eneju (à gauche masque masculin/à droite masque féminin)
Céramiques de la culture Wauja
Nous avons ensuite poursuivi notre découverte culturelle en frappant à la porte à côté où s'est installé l'Institut d'histoire et de géographie. En guise de musée s'enchevêtre un fourre-tout d'objets des 18ème et 19ème siècles, allant des ordinateurs 1ères générations au vêtement épiscopal d'un religieux local en passant par un canon de galion français échoué dans les environs au début du 18ème siècle. Un mélange hétéroclite, poussiéreux et assez drôle de par sa variété et son passé pas si lointain. 

Nous avons ensuite exploré quelques boutiques en retournant vers l'auberge, histoire de tester la mode locale (notamment les semelles compensés à talons hautissimes) et de jouer à cache-cache avec les gouttes. Nous récupérons ensuite nos affaires à l'auberge et partons une nouvelle fois pour un voyage en bus d'1h30 en direction de Curitiba. Le temps se gâte à mesure que nous roulons et la forêt se pare d'une brume opaque et laiteuse.

La pluie augmente au fur et à mesure que nous grimpons (Curitiba est située à 934m d'altitude)
La forêt sur les bas-côtés prend des airs fantasmagoriques
A notre arrivée à Curitiba nous achetons le billet de bus qui nous conduira à Florianopolis demain, obligées de changer nos plans car le bus que nous voulions est déjà complet. En effet demain commence une fête nationale (indépendance du pays) et les brésiliens font sans doute un long pont. 

C'est sous un temps toujours maussade que nous rejoignons notre hôtel, un autre hôtel Mercure de la ville qui ma foi tient toutes ses promesses. Une belle cuisine (sans vaisselle mais nous sommes habituées au système D) avec micro-ondes, lave-vaisselle, gazinière... et surtout, SURTOUT une machine à laver et un simili sèche-linge! Le luxe suprême!! 

Sèche-linge et lave-linge, une aubaine !
Vu le temps automnal que nous avons ici et qui risque de perdurer jusqu'à la fin de notre séjour au Brésil, il devenait nécessaire de laver nos maigres affaires chaudes. Ce sera chose faite à la fin de la soirée, une fois que nous aurons mis à sécher tout notre tambour sentant bon le gel douche. 

Entre deux séries de séchage Mathilde coupe les légumes que nous avons acheté au supermarché pour notre ratatouille gargantuesque de ce soir. 


A défaut de poêle nous ferons tout cuire au micro-ondes, y compris les oeufs. On s'est même prévu un vin blanc sec local, Campo Largo, mais à l'ouverture la déception est immédiate. L'arrière-goût ressemble plus à une bière trop fermentée qu'à un vin de raisins. Vraiment pas bon mais je vais persister, ça pourra peut-être décaper les microbes qui sont en train de prendre leurs quartiers d'hiver dans ma gorge et mes sinus. Passage à la pharmacie (faut dire qu'il y en a partout ici) pour prendre quelques cachets, achat de miel et de citron vert pour des décoctions chaudes, et y'a plus qu'à espérer que je ne vais pas finir aphone... Nous qui nous moquions gentiment à Rio d'un des clients de notre hôtel qui avait fini ses vacances malade, voilà que nous subissons le même sort (enfin moi surtout, car Mathilde a une constitution autrement plus robuste).

Mais revenons-en au vin si décevant... Heureusement, nous avons un plan de secours spécial "boisson". En rentrant des courses je nous ai préparé deux chocolats chauds avec une recette simplissime : une tasse de lait + 3 carrés de chocolat à 55% de cacao + une dose de miel d'eucalyptus (pour sucrer autant que pour contrer le mal de gorge). Le tout lentement chauffé au micro-ondes en surveillant amoureusement. Bilan : une tuerie!! On s'en refera un avant d'aller dormir, histoire de faire de beaux rêves (quoi toutes les excuses sont bonnes??).

Ce soir nous attend une bonne douche chaude, un bonheur par ce temps après deux soirs dans des hébergements où nous avons du nous laver à l'eau à peine tiède. C'est peu de choses, et pourtant de l'eau chaude par un temps de merde, ça n'a pas de prix. Hum le dîner avance bien et ma foi, j'ai beau avoir mal au crâne, aux oreilles, à la gorge et avoir les joues en feu, les odeurs sont bigrement alléchantes! 

Et pour finir sur une note lue dans Wikipedia : "Selon la classification de Köppen, le climat de Curitiba est classé Cfb, humide, sans saison sèche, avec un été frais et un hiver relativement froid, avec des gelées fréquentes et occasionnellement de la neige. La température varie sensiblement selon le moment de la journée. Certains jours l'amplitude thermique atteint 25 °C". On aurait peut-être dû s'informer sur l'hiver brésilien avant de partir avec nos robes et nos shorts... 

Sur ce, après un Efferalgan codéiné gobés cul sec dans un fond de vinasse, ma voix et moi rendons l'antenne...pour aller profiter du sauna, d'un peu de vélo à la salle de sport et surtout d'une bonne douche bien chaude.




~

Hier un mal de gorge commençait à pointer son nez. Fort heureusement, le sentant venir j'ai aussitôt commencé par du lysopaïne puis du doliprane et surtout beaucoup d'eau et ma gorge au chaud. Après une bonne nuit de sommeil, il n'y paraissait plus grand chose. Ce soir, le chocolat chaud et le miel, ainsi que l'eau ont fini de me soigner tandis que chez Sandra il faudra un peu plus de temps et de médicaments.

La découverte du musée de Paranagua fut bien plus intéressante que ce que l'on nous avait dit. Effectivement peu de pièces mais suffisamment pour nous mettre à la page. Il a été très bien refait et il s'adapte parfaitement à l'édifice jésuite. Il y a du beau travail en perspective et quand on voit la richesse des cultures et les réserves on a envie de participer à l'organisation de l'exposition. j'espère qu'ils se lanceront dans quelque chose de plus exhaustif.

Après ces visites de musées (enfin des musées, ça faisait longtemps!) nous avons occupé notre temps en attendant l'heure du départ. Il faut dire que nous avions compris que le petit déjeuner était à 9h alors nous ne pensions pas êtres aux musées avant et 10h. En fait, nous l'avons pris à 8h et à 9h nous étions déjà sous la pluie direction les musées. Au final, nous avons tout fini à 10h30. Nous avons donc flâné dans les rues. Après les petites pinces, Sandra a craqué sur un débardeur aux couleurs locales : made in Florianopolis tout de même ! Production locale, brésilienne, presque de l'artisanat !

Le trajet retour vers Curitiba a été bien plus court que prévu 1h30 au lieu de 2h annoncé : ça change des autres fois où il y a du retard !! Nous avons pris nos quartiers dans un nouveau Mercure qui dépasse largement le Mercure Centro exception faite de la piscine qui n'est pas couverte ! Sinon il aurait était au top niveau de la topissitude (réf. Kung Fu Panda 1 pour les amateurs).  Nous avons profiter de tout l'équipement à un détail prêt. Et oui, nous nous sommes emballées en voyant cet équipement mais quand nous sommes revenues avec nos légumes pensant faire une ratatouille, nous nous sommes aperçues qu'il n'y avait ni poêle ni casserole !! Heureusement le micro-onde, une assiette creuse et un peu d'eau nous ont permis de faire cuire malgré tout nos légumes et nos oeufs !! Nous devenons des pros de système D. heureusement que nous savons nous adapter. Comme pour la lessive qui a été remplacé par le gel douche du Mercure ! Nous faisons feu de tout bois ... Au final tout est parfait : lessive faite, repas excellent et copieux.

Et maintenant au dodo ! 






Commentaires

  1. Qui sont ces deux messieurs si joliment fessus? Et quand je dis fessus , c'est que je ne les vois que de dos...
    Aucune légende ne nous renseigne.Vers où ( vers qui) se dirigent-ils de si bon pas.
    La photo a l'air ancienne mais...
    Allez les filles ,on se remet à l'archéologie pure et dure: les musées,les conférences lénifiantes et les (très) vieux professeurs barbus .

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