Anoures guadeloupéens

Lors d'un - trop - court séjour sur l'île de la Guadeloupe, j'ai une fois encore suivi les traces des grenouilles et crapauds outre-Atlantique. Empreintes à la fois physiques, puisque ces animaux sont particulièrement présents dans le paysage naturel, empreintes sonores car là aussi il est difficile de manquer leurs chants aigus, et empreinte symbolique au vu des représentations matérielles laissées par les peuples successifs.

L'archipel de la Guadeloupe compterait 4 espèces d'hylodes, dont deux (hylode de Pinchon et hylode de Barlagne) n'existent nulle part ailleurs que sur la Basse-Terre et sont classées comme espèces en danger par l'Union internationale pour la conservation de la nature.
L'hylode de la Martinique et l'hylode de Johnstone en revanche se retrouvent dans de nombreuses îles des Petites Antilles. L'hylode de la Martinique (Eleutherodactylus martinicensis) est le plus grand des hylodes de Guadeloupe, tout en restant une petite grenouilles arboricole des forêts humides dont les femelles ne dépassent pas 5 cm.

Les chants flûtés de ces grenouilles se manifestent par temps de pluie (et les averses sont nombreuses...), et dès la fin de journée lorsque le soleil commence à décliner.

Grâce à l'implication d'un ami local, nous avons pu observer ce magnifique spécimen prélevé à l'aiguille :

Grenouille desséchée, en connexion anatomique. Le Moule, Guadeloupe, avril 2015. Photo : S. Giuliato
Le Moule, Guadeloupe, avril 2015. Photo : S. Giuliato

Deux espèces de rainettes ont également été introduites sur l'île : la rainette X-Signée et la rainette de Cuba.

Enfin, le crapaud buffle a quant à lui été importé au 19e siècle pour lutter contre la larve de hanneton qui ravageait la canne à sucre. Bien plus faciles à trouver que les grenouilles, nous en avons décelé sur les rives boueuses d'un étang et dans la haie d'une maison d'habitation.
Au centre : petit crapaud buffle, Le Moule, Guadeloupe, avril 2015. Photo : S. Giuliato
Capture d'un crapaud buffle d'environ 20 cm de longueur. Le Moule, Guadeloupe, avril 2015. Photo : S. Giuliato
Bien entendu, nous n'avons pas prolongé ces rencontres et laissé les animaux à l'endroit où nous les avons trouvés.

Pour plus d'informations sur le sujet, vous pouvez vous reporter aux écrits de Michel Breuil relatifs à l'histoire naturelle des amphibiens de Guadeloupe, ou visiter les websites du Parc national de la Guadeloupe et de l'Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles (ASFA)

Grenouillement vôtre,
Sandra


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