Dimanche 22 novembre
Rebelote : réveil tôt pour Sandra, retard d’1h pour Selmira et moi je me suis réveillée au moins où ils allaient partir. Ils m’ont attendu et nous sommes allées faire le traitement shipibo de Sandra. Pendant ce temps je suis allée faire des courses mais je n’ai rien pris avec moi pour ne pas que Selmira réclame encore de l’argent. Je suis ensuite allée attendre Sandra chez la mère de Selmira (ce fut long, surtout pour préparer du pain acheté et de la confiture en sachet) aant de repartir la chercher. Enfin nous avons pu aller petit-déjeuner avant de repartir en taxi en ville refaire des courses : d’abord un CD de musique de
Nous devions voir comment se faisait la cuisine mais ça n’a pas été fait donc petit moment de détente le temps de faire griller du poulet et des bananes c'est-à-dire pas loin de 2h, voire peut-être même un peu plus ! Encore le retard caractéristique ! Mais le voyage touchait à sa fin, plus que 7h avant décollage et 5h avant d’être à l’aéroport. Mais en si peu de temps tout peu arriver, et tout s’est enchaîné. Pour garder Selmira sous la main nous avons accepté un petit tour à condition de retourner à l’auberge pour 18h afin de finir de se préparer. Nous sommes donc allés dans un bar où nous avons découvert les danses et musiques de Pucallpa. L’ambiance était très sympa bien que machiste : des femmes se trémoussant à moitié nues.
L’heure tournée et sentant que Selmira ne surveillait rien Sandra sonna le départ. Sur le retour petit arrêt dégustation de beignets traditionnels pas mauvais ! On repart, on dépose Selmira chez sa tante car sinon, avec nos bagages cela aurait été compliqué de monter à trois derrière plus un bébé ! Nous repartons, à mi-parcours entre chez la tante et l’auberge c’est le coup de la panne : plus d’essence ! L’horloge tournée mais il y a toujours une solution. Les péruviens ne sont pas bien vifs encore moins à Pucallpa mais il y a toujours une solution. Un taxi nous a poussé jusqu’à chez la tante de Selmira. Nous avons réussi à trouver une clef pour ouvrir le réservoir et pas loin il y avait une station service. Nous avons attendu que Max (le chauffeur de 14 ans que nous avions en remplacement de Ruben depuis hier) revienne et nous sommes repartis ! Arrivée à l’entrée de la communauté où se trouvait l’auberge, portail fermé !! Nous descendons, nous faisons le tour, mais le chemin à prendre est peu praticable, il a fallu que je tire le moto-taxi avec Max. Enfin nous sortons la voiture de là, nous arrivons à l’auberge ! Je me change en vitesse car dans l’histoire j’y ai laissé mon pantalon blanc (et oui difficile pour lui de résister après les pattes d’un chien trempées et pleines d’une terre argileuse rouge, une petite glissade dans les escaliers boueux du bar, un sac qui a traîné partout sur les genoux et quelques autres mésaventures). Le sac fini en vitesse, le fauteuil roulant chargé, nous voilà repartis mais la porte n’est toujours pas ouverte. Nous redescendons, chargées comme il faut et cette fois je pousse la voiture avec Quechi sur le dos dans le chemin chaotique ! Ca y est ! Nous repartons enfin retrouver Selmira avant de partir à l’aéroport ! A peine nous voilà soulagées que Selmira nous annonce que Max ne peut pas aller jusqu’à l’aéroport (il n’a pas le permis) : qu’elle n’est pas notre surprise ! Selmira appelle donc Ruben il est 18h30 et il va lui falloir 20 min pour arriver à pied ! Nous prenons notre mal en patience, discutant, échangeant les adresses mails, … ENFIN je vois Ruben au tournant de la route, il arrive ! Quelques mots, quelques embrassades et Selmira arrive finalement à s’installer entre nous (nous sommes un peu serrés il est vrai) et c’est le départ ! Ruben démarre et là, surprise, les feux ne fonctionnent plus ! Pourtant il prend le chemin du départ mais pas pour l’aéroport. Nous arrivons devant chez lui où il doit récupérer ses papiers ! Il jette un coup d’œil sur le mécanisme des feux mais ça ne fonctionne toujours pas. Il n’est pas loin de 19h30. Finalement, nous repartons, sans lumière, espérant que la police ne dira rien et que rien de plus ne se passe ! Et là, soulagement, nous passons le portail de l’aéroport ! ENFIN L’AEROPORT ! Mais là, personne aux comptoirs d’enregistrement : que se passe-t-il ? Un doute nous habite : l’avion va-t-il arrivé de Lima et repartir car il a plu et bien plu et dans ces conditions les avions ne peuvent atterrir à Pucallpa ! On se dirige vers quelqu’un qui nous dit que l’avion partira bien mais les comptoirs n’ouvrent que 2h avant le décollage ! OUF, tout va bien, dans à peu près 3h nous serons à Lima, dans notre hôtel. Ruben, Selmira et Daniela restent un peu avec nous puis pensent à partir car sinon ils vont devoir payer plus le parking.
Pourtant quelques instants après revoilà Selmira, elle a perdu son papier d’entrée dans l’aéroport et sans ça ils vont devoir payer 4 soles de plus. Malheureusement pas de papier, et pas d’argent non plus, alors on lui donne ces 4 soles et ils repartent ! Jusqu’au bout, jusqu’au bout ils nous en aurons fait voir ! Mais ils étaient bien sympathiques.
Nous pouvons enfin faire le check-in, manger et c’est l’embarquement. Mais là ne s’arrête pas l’aventure : dans l’avion problème de comptage. Allons nous enfin pourvoir retrouver Lima ou sommes-nous destinées à rester à Pucallpa ? Eh bien non, nous décollons et Lima nous voilà dans quelques heures !
N.B. :
On ne peut pas dire que la propreté soit leur fort ! Quand on nous montre des images de l’Amazonie, toute belle, avec ces tribus où tout est naturel, propre, … en fait ce n’est pas tout à fait la réalité. Ils n’ont pas les mêmes traitements de déchets et jeter dans la nature ne leur pose pas de problème. On trouve de tout dans les rivières sur la routes : des tongs sortent de terre, des perfusions jonchent les chemins, des ordures flottent dans les petites rivières, … Selmira a même jeté devant nous une briquette de jus de fruit !
Nous n’avons passé qu’une semaine là-bas mais j’ai l’impression d’y être depuis une éternité.
C’est une expérience très enrichissante, nous avons vraiment suivi leur quotidien. Cependant, pour que les touristes moyens (sans péjoration) viennent, il va falloir une meilleure structure : isolation pour ne pas que certains insectes ou autres animales ne viennent dans les chambres, plus de ponctualité, une personne en permanence avec les gens pour ne pas se retrouver au milieu de nulle part entouré par des gens auxquels on ne doit pas parler, ne sachant qui ils sont (conseil de Selmira, une pucallpienne !!), … Personnellement ça ne m’a pas posé de problèmes particuliers (j’adore ce genre d’expérience où les imprévus se succèdent, avec un environnement comme celui-ci) mais voyant Sandra, le tourisme paraît difficile dans les conditions actuelles.
Mathilde
Pas grand-chose à dire, si ce n’est que cette journée à ne rien faire a été des plus stressantes. Leur organisation est, disons, fluctuante voire inexistante, et je n’ai aucune idée de la façon dont ils comptaient nous amener à l’aéroport. Si je n’avais pas gardé Selmira sous le coude de peur qu’elle rate le coche, ni activé les choses depuis le bar, nous y serions encore (non pas que la bière n’y été pas bonne).
Les voir jeter les ordures n’importe où n’a rien de très agréable, encore moins leur façon de cracher à tout bout de champs.
Plus intéressant ont été mes discussions avec la famille shipiba où j’avais mon traitement pour les jambes. Mon genou a pris une teinte rouge à pois blancs, ça les a fait rire et Hade (une shipiba) m’a rétorqué que c’était les couleurs du drapeau péruvien ! Les enfants sont adorables, d’une liberté incroyable, il pleuvait et le « patio » s’est changé en mare de boue, et eux s’en mettaient partout et riaient en courant. On ne voit plus ça chez nous. Le neveu de Selmira, Adriano, est à moitié shipibo, à moitié ashaninka. Jéromine Pasteur a vécu en forêt avec les ashaninka, savoir que certains de cette ethnie vivent ici me fait quelque chose.
L’arrivée à l’aéroport a été un soulagement, également quand le départ du vol a été confirmé. La pluie empêche les avions d’atterrir car elle s’accompagne d’éclairs qui risquent de dérégler les appareils de bord. Maurer me disait que le départ serait possible, sauf qu’il ne comprenait pas quand je lui expliquais que si avion pas pouvoir se poser, avion pas pouvoir repartir puisque lui pas être arrivé (n’allez pas croire que je bêtifie, simplement c’est mon côté B.A.ba aérien…).
Notez que nous avons eu la proche compagnie d’un groupe de suisses bien trop français (dans le sens franchouillard et lourd du terme) et d’américains avec le portable à la ceinture et bière/hamburgers au bec. Nous, on est routardes et ça se voit, mais au moins on le fait avec classe !
J’ai pas vu grand-chose du voyage car mon estomac n’est toujours pas remis complètement, du coup la fatigue se fait sentir. Mais je renouvelle mes félicitations à Lan, excellente compagnie. Le personnel est très serviable, Gilbert a été magnifiquement traité, nous revolerons avec eux (en même temps, on n’a pas le choix, c’est déjà payé et réservé).
Sandra
Ah Sandrita, t'es vraiment prête à tout pour être péruvienne ! :D
RépondreSupprimerBravo pour ta résistance contre l'adversité et les contre-temps.
quelle aventure !!! ici on était en train d'empiler du bois pour l'hiver : tu parles d'une garbure ! j'espère que vous avalez plusieurs assiettées sinon une petite brise va vous mettre le nez dans la poussière chères grenouilles. Bien contente d'avoir de vos nouvelles. Est-ce que vous avez trouvé des modèles de tissage ??!!
RépondreSupprimerbisous les batraciennes