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Affichage des articles du octobre 21, 2012

Petites pensées vers la côte nord du Pérou...

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Au cours de mes recherches concernant les représentations d'anoures dans l'art mochica, il est apparu une intéressante interaction entre les différentes espèces. Dans le désert côtier, l'anoure a à craindre notamment des serpents, et il s'avère que les deux espèces apparaissent fréquemment côte-à-côte sur les créations matérielles. Une photo m'a ainsi rappelé un autre danger menaçant les anoures : les arachnides. Je laisse à votre bon soin d’agrandir ou non cette illustration issue du site de Rick West , expert en tarentules du monde entier. Lasiodorides striatus (Schmidt & Antonelli 1996), femelle, mangeant une grenouille. Pérou.  Parfois il ne fait pas bon d'être un batracien...  Pour continuer sur une note moins tragique, voici une charmante grenouille en céramique (L. 5 cm) vendue sur un site marchand anglais et fabriquée au Pérou. Grenouille en céramique. Fabrication péruvienne. Loin de moi l'idée de vous inciter à l'acha

La "médecine du crapaud" en Amazonie

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Pour faire écho à un précédent post relatif à l'emploi des amphibiens anoures dans les rites sociaux amazoniens, je tiens à vous faire partager la chronique relatée dans le blog Amazon Explorer  (en date du 7 juillet 2012) concernant les traditions des indiens Matsés. Je vous en livre ici la traduction.    "Appelé en espagnol medicina del sapo ("médecine du crapaud"), ou encore kambô et vacina do sapo  (en brésilien), cet ancien rite est pratiqué par les membres les plus expérimentés de la tribu Mayoruna (peuple Matsés) ainsi que par d'autres populations natives d'Amazonie.  Chez les Matsés, la cérémonie débute par la capture d'une grande grenouille arboricole ( Phyllomedusa bicolor) , également appelée giant monkey frog  car elle circule dans la canopée de la forêt humide. L'indien Mayoruna en charge du rite immobilise l'animal en l'attachant à ses quatre extrémités, prélève le poison de son dos à l'aide d'un bâtonnet en bo

7000 kinds of amphibians

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Je connaissais déjà cette chanson (par Conor Loughridge et The Wiggly Tendrils)   à la gloire des amphibiens (qu'ils soient anoures, urodèles ou gynmophiones), mais avec la vidéo c'est encore mieux ! You've got to love amphibians !:) Réalisé par la California Academy of Sciences Viz Studio Team. Allez t ous ensemble, on reprend en choeur : "am-phi-bians, am-phi-bians..." ! Grenouillement vôtre,  Sandra

Quand l'anoure se rappelle à Michel-Ange...

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C'est avec un plaisir empreint d'humour que je vous fais partager cette création de Margaret Ingles, présentée lors du concours d'art 2011 du site Save the frogs ! Vous reconnaissez sans doute un des célèbres panneaux qui ornent la voûte de la chapelle Sixtine, à Rome, sur lequel Dieu s'apprête à insuffler la vie au premier homme. Et voilà qu'un anoure vient se glisser entre le doigt de Dieu et celui d'Adam au moment où celui-ci reçoit la vie !  Quelques cinq siècles après l'achèvement des fresques illustrant la Genèse (peinte par Michelangelo Buonarotti à partir de 1504 à la demande du pape Jules II), la Création d'Adam prend une toute autre dimension avec l'intervention colorée d'une charmante et bien habile grenouille. Un joli hommage à l'omniprésence de la nature, et un message drôle et gentiment irrévérencieux pour sensibiliser à la protection des amphibiens.  © Margaret Ingles Grenouillement vôtre, Sandra

De la difficulté de l'identification

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Retour au Pérou ce soir pour évoquer deux pièces précolombiennes présentant l'apparence des anoures.  La première est un ornement métallique attribué par le National Museum of the American Indian à la culture Chimú (1200/1470 apr. J.-C.) du nord péruvien. Il a semble-t-il été découvert entre 1922 et 1927 par le Major Otto Holstein, employé de l'U.S. Army, et acheté par le Museum of American Indian en 1927. Fait d'or martelé et travaillé au repoussé, cet anoure est de très petite dimension : L. 2.5 x l. 2 x h. 0.5 cm.  Il a la disposition caractéristique de l'animal au repos : positionné sur le ventre, ses membres sont recroquevillés de part et d'autre du corps, sa tête venant dans le prolongement horizontal. Yeux, narines et crêtes nasales sont matérialisés; le batracien est bien dépourvu de queue et aucun autre décor n'est apparemment visible. Cet objet possède une physionomie plus couramment constatée sur les représentations céramiques, et s'éloi

Trois petits anoures du Bristish Museum

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Je vais faire aujourd'hui ce que tout bon historien d'art se devrait d'éviter : émettre un jugement esthétique. Et pourtant, c'est bien subjectivement que j'ai choisi ces trois objets issus des collections du Bristish Museum de Londres. Visuellement leur aspect m'a attiré l'oeil, et ma sélection s'est ensuite effectuée selon le lieu de provenance. Autant fournir un peu de diversité pour nous faire voyager dans le temps et l'espace. Le premier objet nous fait remonter quelques 5000 ans auparavant, sur le territoire de la culture de Naqada, en Egypte prédynastique. Réalisé à partir de pierre à multiples inclusions, ce récipient représente un anoure au repos dont les yeux percés contenaient certainement des ornements circulaires. Ses petites dimensions (L. 5.9 cm x l. 4.9 cm x h. 3.6 cm), ses anses latérales et son col court aux lèvres plates lui donnent un air intimiste, comme une fiole contenant quelque élixir à conserver précieusement par son

Pensées toponymiques...

En ce jour pluvieux, propice aux questions existentielles, me vient l'idée de jeter un oeil dans les noms de lieux pouvant faire référence aux grenouilles. Je vous rapporte ici deux exemples glanés au hasard du net. Le premier document (a) est certes un peu daté (1951) mais nous plonge dans la langue bretonne en compagnie du chanoine F. Falc'hun. C'est en reprenant sa thèse que Guy Souillet écrit que "pour "grenouille", le breton du nord disait gwesklev et celui du sud ran ou ranik , du latin rana ". Deux orientations distinctes en somme.  Et de poursuivre : "Une variante de ran , réan , a eu cours jadis de Vannes au sud de Rennes : elle a donné Pont-Réan , "pont de la grenouille", sur la Vilaine, à 15 km de la capitale bretonne [...]. A la même famille appartiennent Poulran , "la mare à la grenouille" (déformé en Pourran [...]), Poulranette et Poulrane t [...]".   Les toponymes dérivés ne s'arrêtent pas