Bali côté anoures

Après Singapour, Bali nous ouvre ses bras. Une occasion d'explorer le versant amphibien de cette île indonésienne, en rapportant notamment certains faits relatés par d'autres avant nous.

Tout d'abord, quelques généralités lues dans un blog intitulé "Les animaux et leurs messages" :
"A Bali, le chant des grenouilles fait partie des sons de la nuit sacrée. On offre une grenouille en pierre dure à la jeune épouse le soir de ses noces, afin que le mariage soit fécond et que les champs produisent en abondance de quoi nourrir toutes les bouches de la nouvelle famille. Des processions de familles de petits crapauds en bois léger autour des autels domestiques appellent l’abondance et de nombreux enfants sur la maison. 
Les portes des maisons à Bali portent un heurtoir en bois pour annoncer les visiteurs; certains ont la forme d’une grenouille à la gueule grande ouverte, au faciès inquiétant, dont la langue, mobile, est le battant. Sa fonction est d’éloigner les démons malfaisants.La grenouille porte-encens que toute maison balinaise possède protège également le foyer par les fumées qu’il répand autour de lui. Lors des grandes fêtes de la mousson, à Bali, le masque de la grenouille éloigne le mauvais sort et les démons. Le toit inférieur des temples meru porte à ses quatre angles un crapaud".


Ensuite, Ron Lilley faisait part en octobre 2010 de cette chronique balinaise ayant trait au retour en fanfare des grenouilles :

"La saison des pluies est arrivée bien plus tôt que prévue et les grenouilles et crapauds sont partout. Des croassements de basse gutturaux aux couinements suraigus, ces chœurs viennent s’ajouter à la riche symphonie nocturne déjà créée par les criquets, les tokai, les chauves-souris et autres animaux de la nuit. Une fois le soleil couché, les grenouilles arboricoles, marron comme des olives, sortent de leurs caches sous le toit et redescendent par le living room pour gagner le bassin. Puis, elles se mettent en place et commencent à appeler leurs prétendants, chacune d’entre elles faisant un unique « gak ! » par intermittence. Dans la mare, les crapauds mâles jouent des coudes pour les femelles ou, perchés sur les bords, gonflent leur poche vocale pour produire un long et sec cliquètement. Certaines crapaudes tentent désespérément de nager avec plusieurs mâles sur le dos, chacun d’eux cherchant à évincer ses rivaux. Chez le voisin, une colonie de crapauds-buffles d’Asie, les plus bruyants de tous, produisent une véritable clameur avec leurs plaintifs « aunk ! aunk ! aunk ! ». Plus loin encore, dans la bananeraie, les «  pip ! pip ! » des minuscules grenouilles d’arbres vont se poursuivre jusqu’à l’aube. Chaque nuit, je suis bercé par ces sons qui célèbrent une vie nouvelle après une rude saison sèche. [...].
Après quelques jours, les bassins et mares occasionnelles vont contenir des nuées de petits têtards noirs, émergeant de ribambelles de frayères gluantes. C’est tout de suite une course contre la montre car ils vont devoir se transformer en grenouilles ou crapauds miniatures complets avec bras et jambes avant que la mare n’aient complètement séché et avoir ainsi une chance de survivre, si un oiseau ou un serpent ne les a pas mangés avant !
Pour bien appréhender la riche variété de la faune des amphibiens d’Indonésie, il faut aller explorer les forêts pluviales de montagne où des centaines de différentes espèces de batraciens ont déjà été découverts. Ils vont de la minuscule grenouille de la taille d’un ongle au crapaud géant quasiment de la taille d’une assiette. Certaines sont très colorées, alors que d’autres sont comme revêtues d’un camouflage afin de mieux se dissimuler dans les feuilles mortes. Les grenouilles mangent beaucoup d’espèces différentes d’insectes, y compris les nuisibles qui s’abattent sur les champs, et leur collecte intensive peut avoir des répercussions sur les zones agraires en réduisant les récoltes.
L’Indonésie est le plus grand exportateur de cuisses de grenouilles au monde avec des milliers de tonnes de spécimens sauvages prélevés par an en plus des grenouilles d’élevage. Des sacs et des porte-monnaie en peau de crapaud font également leur apparition dans le commerce.
Bientôt, même si le temps semble désormais détraqué, les pluies cesseront à nouveau, les températures monteront, sonnant l’heure de la retraite pour ces batraciens, sous des pierres ou dans la terre. Il a été découvert récemment que les espèces indonésiennes étaient menacées par une infection qui a décimé d’autres espèces dans le monde. Ceux qui les haïssent pourraient bientôt avoir la paix qu’ils recherchent. Quant à moi, je vais tâcher de continuer d’apprécier leurs chants nocturnes aussi longtemps que ce sera encore possible
 !"

A suivre prochainement pour plus de couleurs locales.
Grenouillement vôtre,
Sandra


Webographie :Blog de Françoise1
La Gazette de Bali



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